Appareillage SM
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Pompes à diffusion
Pompes Turbo.
Unités pression

Voici présenté l'exemple d'un appareil de CPG couplé à un SM de type Quadripôle.

  1. Interface CPG/SM

    L'interface CPG/SM est un problème délicat à résoudre. En effet, le chromatographe opère à pression atmosphérique, alors que le spectromètre de masse doit être maintenu sous vide poussé. Dans le cas de colonnes capillaires, le flux total peut être envoyé dans la source du spectromètre de masse, grâce à l'utilisation pompes puissantes permettant de maintenir la source d'ions à une pression d'environ 10-4Pa. Le couplage direct est réalisé via un bloc chauffé.

photo : V. Dalmeyda

Remarque : dans le cas de colonnes remplies, le flux gazeux est trop important pour pouvoir être envoyé directement dans la source du spectromètre de masse. Dans ce cas, une partie du flux gazeux de sortie du chromatographe est prélevée à l'aide d'une interface et introduite dans le spectromètre de masse.

Le couplage direct est grandement facilité, grâce à l'utilisation de colonnes en silice fondue qui est un matériau flexible, et permet des connections sans difficultés. ainsi, l'extrémité de la colonne peut être amenée directement au niveau de la chambre d'ionisation. Un montage simple est réalisé à l'aide d'un joint d'étanchéité thermostable.

 

  • La source d'ions

    Son rôle est de :
    produire des ions,
    les accélérer,
    les concentrer sur la fente de sortie.

    2 techniques peuvent être utilisées
    l'impact électronique (EI),
    l'ionisation chimique (CI).

     

    photo : V. Dalmeyda

    Un filament incandescent émet des électrons qui traversent la chambre d'ionisation. Ces électrons bombardent les molécules d'échantillon à l'état de vapeur, qui entrent dans la source. Les molécules se brisent en fragments, parmi les quels on trouve des ions positifs qui formeront le spectre caractéristique de la molécule étudiée.

     

    La plupart des molécules sont ionisées par un bombardement de l'ordre de 10 à 12 eV.

    M + e- fleche.gif (65 octets)+ + 2e-

    Ve > potentiel d'ionisation

    + ion moléculaire.

    Si on augmente l'énergie des électrons incidents, l'excédent d'énergie interne provoque la cassure d'un certain nombre de liaisons chimiques :

    AB + e- fleche.gif (65 octets) A+ +B° + 2e-

    Ve > potentiel d'apparition

    A+ ion fragment

    La fragmentation atteint un palier aux alentours de 50 eV. Par convention, l'enregistrement des spectres se fait à 70 eV : dans ces conditions les fragmentations sont produites avec un maximum de rendement et de reproductibilité d'un appareillage à l'autre.

    Les électrons sont recueillis sur le collecteur qui mesure le courant d'électrons émis par le filament.

    Deux petits aimants placés de part et d'autre de la source donnent une trajectoire hélicoïdale à ce flux d'électrons, ce qui augmente la probabilité des collisions et donc le rendement d'ionisation.

    Le repousseur (repeller) est porté à un potentiel positif faible, et chasse les ions de la source. Les ions sont ensuite accélérés grâce à l'existence d'un gradient de potentiel, et focalisés grâce à une optique ionique constituée de 3 électrodes.

    repeller.gif (12579 octets)photo PBoutin

    La chambre d'ionisation est portée à une température d'environ 200°C. Elle peut être portée à plus haute température (de 200°C à 300°C) par un système de chauffage annexe. On évite ainsi des condensations et donc des dépôts de contaminateurs lors de l'analyse de produits peu volatils. Toutefois, ce chauffage entraîne une augmentation de l'énergie interne des molécules et favorise la fragmentation des ions moléculaires, dont l'intensité peut être diminuée, voire annulée.

  • Le quadripôle

    Le quadripôle est un analyseur de masse à champ électrique seul. Il est très utilisé dans la technique couplée CPG/SM, dont les applications n'exigent pas une haute résolution.

    entrée du quad
    entrée du quadripôle
    Ce dispositif offre l'avantage d'être moins coûteux et peu encombrant. De plus, il permet un balayage très rapide de la gamme de masses à observer.

    Un filtre quadripolaire est composé de quatre barres conductrices, raccordées électriquement deux à deux, de section idéalement hyperbolique. On superpose à une tension continue Vc une tension alternative Va de fréquence n et d'amplitude maximale Vm (n est de l'ordre de 1,2 MHz et le rapport Vm/Va de 6).

     

    photo : V. Dalmeyda

    Étude du trajet des ions dans un filtre quadripolaire

    Quadripôle dans son bloc chauffant

    photo : V. Dalmeyda

    Tension continue seule

    On pose que la distance minimum entre deux barres opposées est égale à 2 ro. On admet que le potentiel U, en tout point M situé dans le plan (xOy) à l'intérieur du quadripôle, a pour valeur, quelque soit z :

    Cette équation implique que tous les points même potentiel d'une hyperbole équilatère dont les asymptotes sont des droites y = ± x. Le potentiel U est nul en 0. Tous les plans perpendiculaires à Oz sont semblables. Les lignes de champ ont des trajectoires orthogonales aux courbes équipotentielles. 

    La composante du champ électrique est nulle dans la direction Oz. Lorsqu'un ion positif entre dans le filtre quadripolaire, les composantes de son vecteur vitesse suivant les trois directions x, y, z vont déterminer sa trajectoire. Cette trajectoire sera, en général, complexe, sauf dans deux cas particuliers Composante de vitesse nulle suivant Oy : la trajectoire se situe dans le plan (xOz). L'ion se déplace entre deux parois chargées positivement, qui le repoussent vers le centre. L'ion est dans un creux de potentiel, sa trajectoire est stable.

    Une transposition imagée est celle d'une bille que l'on lance dans l'axe d'une gouttière horizontale. Le trajet central est favorisé, même s'il existe une composante de vitesse selon Ox, auquel cas la bille effectuera des oscillations.

    Composante de vitesse nulle suivant Ox : la trajectoire se situe dans le plan (yOz). L'ion est attiré vers les barres chargées négativement. L'ion est sur une bosse de potentiel, sa trajectoire est instable (l'amplitude va dépasser ro). Pour reprendre l'image précédente, il faut imaginer une bille que l'on lance sur le dos d'une gouttière.

     
    Superposition d'une tension alternative à la tension continue.

    Le potentiel en un point du plan (xOy) est donné par les équations de MATHIEU qui permettent de définir les trajectoires stables d'un ion qui dépendent de sa masse m. Les ions décrivent des trajectoires ayant la forme d'une hélice ou d'un tire-bouchon

    Si l'on considère les deux cas précédents La trajectoire se situe dans le plan (xOz). Les parois deviennent alternativement positives et négatives. Les ions lourds ont une inertie trop grande pour suivre les variations d'orientation du champ électrique : ils sont peu perturbés. Les ions légers se mettent à osciller : leur trajectoire devient instable et ils ne pourront pas, en général, trouver le trou de sortie. Le plan (xOz) est donc équivalent à un filtre passe-haut. La trajectoire se situe dans le plan (yOz). Les ions lourds continuent comme si de rien n'était : leur trajectoire est instable. Les ions légers vont pouvoir éventuellement être récupérés.

    Le plan (yOz) est donc équivalent à un filtre passe-bas. Rien ne passe

    Filtre passe-haut : Pour un choix judicieux des potentiels Vc et Va, le filtre ne laisse passer qu'un petit intervalle de masses. En faisant varier cette bande passante, on sélectionne les ions de masses croissantes et l'on obtient ainsi un spectre de masse. Le facteur de résolution des filtres quadripolaires est relié au nombre d'oscillations que les ions effectuent pendant leur parcours dans le champ. La largeur des pics D m est constante sur toute l'étendue des masses

    Comme pour la source d'ions le quadripôle dispose d'un système de chauffage annexe, permettant d'obtenir des températures comprises entre 100°C et 150°C.

  • le détecteur

    Le détecteurs est la zone où les ions sélectionnés sont multipliés. L'appareil est équipé d'un détecteur à dynode continue de type Channeltron. Le Channeltron est un tube en verre dont la face interne a été revêtue d'oxydes de plomb semi-conducteur, sur lesquels la multiplication des électrons a lieu. Il possède un gain de 106 . Le gain étant le nombre N d'électrons en sortie pour un ion à l'entrée.

    detecteur.gif (4200 octets)
    channelton

    photo : V. Dalmeyda

  • Le vide
    Vue de dessus de la tête de pompe à diffusion

    photo : V. Dalmeyda

     

    Le vide permet d'avoir un meilleur parcours des ions pour les raisons suivantes :
    permet d'avoir les trajectoires des ions libres de toute collision,
    réduit les réactions ions / molécule et les interférences dues au bruit de fond,
    évite les décharges électriques,
    allonge la durée de vie du filament, et du photomultiplicateur,
    augmente la sensibilité.

    Classiquement, un appareil comporte quatre pompes :
    deux pompes primaires : une des pompes sert d'amorçage (vide primaire relativement faible) pour les pompes secondaires, l'autre pompe est destinée aux accessoires interface GC/MS, ligne de gaz réactant, sas d'introduction directe)
    deux pompes secondaires : côté source (capacité de pompage de l'ordre de 300 L/s et côté analyseur (capacité de pompage de l'ordre de 180 L/s).

    Pour  créer un vide poussé il existe principalement 2 types de pompes :
    les pompes à diffusion d'huile,pompe_a_dif.gif (3573 octets)
    les pompes turbo moléculaires.turbo1.gif (26390 octets)photos Alcatel
    Les niveaux de vide atteints sont au niveau primaire : 5.10-2 Torr et secondaire : 5.10-5 à 5.10-6 Torr avec la colonne et un débit d'hélium de 2mL/min (voir tableau de conversion des unités).

     

  • Réglage du spectromètre en impact électronique

    Le spectromètre se règle à partir du PFTBA ou FC43 (perfluorotrbutylaniine), produit de référence, dont toutes les caractéristiques spectrales sont parfaitement connues

    Il possède de bonnes propriétés chimiques, pour la spectrométrie de masse : produit stable, volatil avec des fragments répartis sur une large gamme de masse (de 31 à 614 en impact électronique). Les masses de références sont : 69, 131, 219, 414, 502, 614.

    Les rapports de fragmentation sont calculés à partir du pic 69

    69 : 100%
    30% < 13 1 < 60%
    40% < 219 < 75%
    2% < 502

    Ce réglage doit être effectué à chaque début de séance, en mode automatique AutoTune (El).

    Le système entame alors une optimisation de chacun des paramètres du spectromètre. Il fixe par défaut trois paramètres : le repousseur, le courant d'émission, et l'énergie des électrons. Le réglage s'effectue sur la masse 502 ensuite s'ajuste sur les rapports des autres pics. Lorsque l'appareil a terminé son réglage, il enregistre les paramètres et imprime un bulletin.

    La valeur importante dans ce rapport est celle du multiplicateur d'électrons qui peut indiquer que l'appareil est encrassé.

  • Entretient du spectromètre

    Ce matériel de génération ancienne a besoin d'un entretien minutieux fréquent. Il est nécessaire de nettoyer la source régulièrement en la démontant entièrement et en frottant les pièces métalliques avec un papier de verre extra-fin. Les parties qui le supportent, sont rincées dans une succession de liquides (eau distillée, alcools ou solvants chlorés...). C'est souvent à lors du démontage ou du remontage que l'on casse une pièce.

    Vue éclatée de la source d'ions

    photo : V. Dalmeyda

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    Création : 20 juillet 1999, dernière mise à jour : 2001

     

    ATTENTION, ce cours n'évolue plus depuis  2001,                                                                         pages "perso" de Vincent.Dalmeyda(chez)free.fr